Article du Monde, 31 août 2025

https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/08/31/des-familles-se-tournent-vers-la-justice-pour-que-leur-enfant-obtienne-un-aesh-lundi-on-est-prets-a-faire-un-recours_6637720_3224.html

« Lundi, c’est possible qu’on aille déposer notre enfant à l’école, et qu’ils ne le prennent pas. » Les parents de Wassim (tous les prénoms ont été modifiés à la demande des familles) ont peur que leur petit garçon ne soit pas accepté en CP s’il n’a pas un accompagnant d’élève en situation de handicap (AESH). « Il est épileptique et, en cas de crise, il peut tomber dans les escaliers, dans les toilettes… il doit être accompagné tout le temps. Avec ses traitements, il tremble légèrement et c’est difficile pour lui d’écrire. » La maison départementale des personnes handicapées (MDPH) a accordé à Wassim le droit à une aide individuelle pour vingt heures par semaine, mais il n’en a pas eu durant l’année scolaire 2024-2025. « C’est discriminatoire. Dès lundi, on est prêts à faire un recours au tribunal administratif s’il le faut », assure son père.

 

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« L’année dernière, mon enfant devait avoir une AESH en septembre, elle n’est arrivée qu’en mai, c’est bien trop long. J’ai contacté des référents de l’éducation nationale, la Défenseure des droits, même un délégué interministériel, mais il ne se passe rien », raconte la mère de Lucas, 4 ans, atteint d’autisme léger. Pour la moyenne section, son fils a changé d’école. « Cette année, j’ai anticipé, en envoyant une mise en demeure avant la rentrée. Maintenant, je ne me laisse pas faire. » Elle s’est tournée vers la plateforme Monaesh.fr, ouverte durant l’été par l’avocat et ancien député écologiste de Paris Julien Bayou, qui propose d’adresser au rectorat un courrier recommandé pour faire appliquer le droit à un accompagnement scolaire.

« S’il y a un AESH à la rentrée, tant mieux, sinon on peut agir plus rapidement au tribunal administratif, explique M. Bayou, qui affirme avoir reçu une trentaine de demandes. Le premier trimestre est crucial : agir en justice début septembre permet d’avoir une décision fin septembre-début octobre. Si vous attendez la rentrée pour envoyer un courrier, vous n’aurez peut-être d’AESH qu’en décembre. » Si un enfant est refusé totalement par l’école, ce qui constitue une atteinte grave au droit à l’éducation, un référé-liberté assure une réponse rapide du juge. D’autres procédures (référé-suspension ou référé-mesures utiles) prennent davantage de temps.

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